1982

Mardi 20 Octobre 2020-00:00:00
' Chaimaa Said

J’ai été invitée par un ami pour aller voir le film 1982. Jusqu’à ce moment-là, je n’avais pas vu le film et j’ai décidé de ne pas lire dessus pour découvrir moi-même ce que signifie cette date ; ma curiosité était donc attisée. Avant le film, mon ami m’a dit que c’était une histoire d’amour ; j’en ai dédié qu’il a choisi ce film pour me communiquer sa flamme sans l’avouer directement. Mais le film n’était pas que ça. J’en suis sortie émerveillée. Il s’agit d’une belle histoire d’amour entre deux écoliers - un garçon et une fille – mais dans le contexte de l’invasion israélienne de 1982 et la guerre civile au Liban.  

Le film est réalisé par Oualid Mouanèss, et le rôle principal de l’institutrice est interprété par l’actrice et la réalisatrice Nadine Labaki. Il a fait sa première mondiale au Festival international de Toronto où il a reçu le prix très convoité « Netpac Award » dédié aux films et aux réalisateurs asiatiques.  

Le film se déroule dans l’école de Wessam qui cherche à avouer son amour à sa camarade Joanna, mais les raids israéliens ont semé la panique partout et les lignes téléphoniques ont été coupées. 

Il existe un parallélisme entre l’histoire d’amour des deux petits tourtereaux et l’histoire d’amour entre l’institutrice et son collègue. D’ailleurs, une antonymie existe entre le monde des « grands » qui ont perpétré l’invasion ainsi que les acteurs de la guerre civile, et le monde des « enfants » qui est plein d’amour, d’innocence et de tolérance. Ceci s’est concrétisé dans la réponse du petit Wessam à son ami d’école, quand il lui a demandé si son amoureuse était musulmane, il lui a dit ainsi que cela ne l’intéressait pas.  

Il y a aussi une alternance entre le « life action » et le graphisme, fait de dessins de Wessam qui incarnent son héros préféré Gerendizer. Quand le réalisateur a été interrogé à propos de l’utilisation de ces dessins au lieu des extraits réels, il a répondu qu’il ne voulait pas créer un traumatisme chez le spectateur. Le film se déroule comme un rêve, une ancienne mémoire dont on doit se souvenir toujours et que le film immortalise. Il s’agit, de plus, des mémoires mêmes du réalisateur Mouaness, ce qui a donné au film une sincérité accrue et a créé beaucoup d’émotion. Le film se termine par une longue scène où l’on approche petit à petit de la classe vide, les pigeons étaient atterris sur les bancs, fuyant l’enfer à l’extérieur. Ce qui donne un espoir malgré tout. Oh, si tout le monde avait préservé son âme d’enfant ! Quant à l’histoire d’amour dont je vous ai parlé au début, elle a pris fin avec la fin du film.